Le Taekwondo est un art martial qui a vu le jour en Corée du Sud en 1955. Contrairement à certaines idées reçues, cette discipline ne véhicule pas la violence. Bien plus qu’un simple sport de combat, elle est en effet axée sur la recherche de l’équilibre entre le mental et la force. Sa pratique est par conséquent adaptée à tout le monde, notamment à la gent féminine. Le Taekwondo figurerait d’ailleurs parmi les arts martiaux qui attirent le plus de femmes à travers le monde actuellement. Que faut-il savoir sur cette discipline ?
La petite histoire du Taekwondo
La pratique de nombreuses cultures coréennes a été interdite durant la période d’occupation japonaise dans le territoire. Les écoles d’arts martiaux enseignaient ainsi le Tang Soo Doo à l’époque. La base de cette discipline est le Karaté Shotokan, d’ailleurs originaire du Japon.
Le gouvernement coréen décida cependant de développer un art martial national dans le but de prôner le patriotisme peu après la fin de cette période. C’est ainsi que le général chargé de la mission, Choi Hong Hi, a fondé le Taekwondo en 1955. Cette discipline a été popularisée vers la fin des années 1950.
La signification du nom et les bases de la discipline
Le nom Taekwondo a été proposé par le général Choi Hong Hi et son instructeur Nam Tae Hi. Ce terme peut se diviser en trois :
- Tae qui signifie « frapper du pied » ;
- Kwon qui signifie « frapper du poing » ;
- Do qui signifie « méthode, voie spirituelle ou art de vivre ».
Au final, le mot « Taekwondo » (TKD) est traduit par « La voie du coup de pied et du coup de poing ». Cette discipline se démarque d’ailleurs la manière dont les pratiquants maîtrisent les différentes techniques de coups de pied aussi spectaculaires les uns que les autres.
Cependant, le général Choi Hong Hi avait surtout pour but d’inculquer une moralité noble aux pratiquants et de les aider à trouver l’équilibre harmonieux entre la force et le mental. Il s’est donc basé sur le bouddhisme et le taoïsme pour trouver les neuf principes fondamentaux sur lesquels repose la discipline : l’humanité, la justice, la courtoisie, la sagesse, la confiance, la bonté, la vertu, la loyauté et le courage.
La tenue d’entraînement du TKD
Comme pour tous les arts martiaux, le port de tenue adéquate est exigé durant les entraînements. Celle-ci est appelée le « dobok » pour le Taekwondo. Elle ressemble aux uniformes du Judo (judogi) et du Karaté (karatégi) à quelques détails près. Elle se compose ainsi de trois pièces :
- Le haut : cette pièce est totalement fermée et dispose d’un col en V. Elle est à manche longue et suffisamment large afin que son porteur puisse effectuer librement tous les mouvements ;
- Le bas : le pantalon est également ample pour faciliter les mouvements des pieds du pratiquant. En effet, cette tenue ne représente aucune gêne pour son porteur même s’il effectue un grand écart. À noter que sa couleur peut varier en fonction du grade ;
- La ceinture : le rôle principal de cette dernière pièce est de maintenir le pantalon. Cependant, elle permet aussi d’identifier le grade de son porteur grâce à un code couleur bien précis.
Les compétitions
Les équipements
De nombreuses compétitions féminines de Taekwondo sont organisées tout au long de l’année (interclub, national, régional ou encore international). Cet art martial est même une discipline olympique depuis l’an 2000. La protection des participantes est essentielle durant ces évènements. C’est la raison pour laquelle le port d’équipements supplémentaires est obligatoire en plus de la tenue règlementaire.
- Le casque assure bien évidemment la protection de la tête. Il est important de bien ajuster sa position afin qu’il recouvre bien les zones sensibles ;
- Le protège-dent, comme son nom l’indique, réduit l’impact des coups sur les dents afin qu’elles ne se cassent pas. Il vous empêche aussi de vous mordre la langue ou les parois internes de vos joues durant le combat ;
- Les protège-avant-bras sont également nécessaires pour amortir les chocs lorsque vous contrez les coups de votre adversaire ;
- Les protège-tibias servent à atténuer les éventuels chocs à ce niveau afin d’éviter les blessures ou encore les fractures ;
- Le plastron, quant à lui, protège votre buste des coups de pied qui peuvent être puissants. Cet équipement est d’autant plus important pour les femmes en raison de leur morphologie ;
- Les coquilles protègent les appareils génitaux. À noter que celles-ci ne sont pas uniquement réservées aux hommes. Leur port est également obligatoire pour la gent féminine.
Les règlements
Le terrain de combat et l’arbitrage
Le tatami de compétition possède une surface de 64 m² (8 x 8 m). Seuls l’arbitre et les deux participantes sont autorisés à être dans cette zone durant le combat. Les quatre juges sont disposés sur les coins. Au moins trois d’entre eux doivent donner leur accord pour qu’un point soit valide. Il est cependant à noter qu’il existe actuellement des casques et plastrons électroniques pour les grandes compétitions nationales et/ou internationales. Ces équipements facilitent l’arbitrage et le décompte des points.
L’arbitre central se charge d’annoncer le début et la fin des matchs et des rounds. Il est également de sa responsabilité de signaler les fautes étant donné qu’il est plus proche des deux participantes. C’est également lui qui donne les avertissements et les sanctions en cas de besoin. Il peut par exemple retirer des points ou même arrêter le combat.
Le mode de comptage des points
Un combat de Taekwondo est généralement divisé en trois rounds. La gagnante est la participante qui accumule le plus de points. Voici comment ces derniers sont comptés durant une compétition :
- Coup de pied retourné à la tête : 4 points ;
- Coup de pied normal à la tête : 3 points ;
- Coup de pied retourné au plastron : 3 points ;
- Coup de pied normal au plastron : 2 points ;
- Coup de poing au plastron : 1 point.
Le match peut cependant être interrompu dans le cas où l’une des participantes est mise KO. L’arbitre doit compter 8 secondes après le coup fatal pour s’assurer qu’elle n’est plus apte à combattre. Elle est déclarée KO si elle ne répond pas « kiap » durant cet intervalle de temps. Le combat s’arrête par ailleurs à deux rounds lorsque l’une des ïstes dépasse son adversaire de 20 points à l’issue du second. Un retrait de 10 points suite à une faute entraîne la défaite. Enfin, un coup ne compte pas lorsqu’il est précédé ou suivi d’une faute.
Les règlements durant le combat
Bien que tous les coups soient généralement permis en Taekwondo, des restrictions sont imposées durant les compétitions afin d’assurer la sécurité des participantes. Ainsi, il n’est pas autorisé de frapper en dessous de la ceinture. Un coup de poing en dehors du plastron est par ailleurs une faute.
Le combat se déroule obligatoirement en position debout. La taekwondoïste n’a donc pas le droit de frapper lorsqu’elle est au sol. Il est également interdit de donner des coups à un adversaire à terre. Enfin, voici les autres fautes les plus fréquentes dans cette discipline :
- Donner des coups en dessous de la ceinture ;
- Pousser ou retenir l’adversaire ;
- Les comportements irrespectueux ;
- Coup de poing au visage ;
- Refus de combattre.
Les fédérations de Taekwondo en France, à l’échelle européenne et mondiale
La Fédération Française de Taekwondo et Disciplines Associées (FFTDA) a été créée en 1995. Ses partenaires institutionnels sont le Ministère des Sports, World Taekwondo Federation et European Taekwondo Union. Elle compte actuellement plus de 900 clubs à travers toute la France. La plupart d’entre eux accueillent les femmes.
European Taekwondo Union regroupe tous les pratiquants de Taekwondo à travers l’Europe. Cette organisation a été fondée en 1976. De nombreux pays en sont actuellement membres notamment la France, l’Espagne, la Belgique, l’Allemagne ou encore l’Italie.
La WT (World Taekwondo Federation), quant à elle, a vu le jour en Corée du Sud en 1973. Elle est membre du Comité International Olympique. L’ITF (International Taekwondo Federation) existe également. Elle a été créée par le père fondateur même de la discipline en 1966. C’est d’ailleurs la plus vieille fédération de Taekwondo du monde.
Quelques personnalités du Taekwondo féminin Français
- Haby Niaré : championne du monde de la catégorie moins de 67 kg en 2013 ;
- Marie-Paule Blé : médaillée d’or dans la catégorie plus de 67 kg aux Jeux méditerranéens de 2018 et médaillée de bronze dans la catégorie moins de 73 kg au championnat du monde de Taekwondo en 2019 ;
- Carine Zelmanovitch : médaillée d’argent dans la catégorie moins de 55 kg aux championnats du monde de Taekwondo de 1997 ;
- France Pouzoulet : médaillée de bronze lors du championnat du monde de Taekwondo en 1999 dans la catégorie moins de 47 kg ;
- Gwladys Epangue : championne de France pendant plusieurs années consécutives et médaillée d’or, d’argent et de bronze dans de nombreuses compétitions mondiales.
Conclusion
Le Taekwondo est un art martial qui convient aux femmes. Il se distingue surtout des disciplines du même genre par ses coups de pied spectaculaires. Mais bien au-delà du self-défense et des techniques de combat, cette discipline aide surtout ces participantes à trouver l’équilibre de la force et du mental.