Assurer la self-défense et marquer des points, tels sont les principes de base du kickboxing. Ce sport de combat devenu très populaire n’est plus réservé aux hommes et aux initiés, comme cela a été le cas à ses débuts. Il s’agit d’un art martial mixte ouvert à tout le monde. Face à la participation féminine massive aux compétitions internationales, il est intéressant de découvrir à quel point ce sport intéresse aussi les femmes. Point sur le kickboxing féminin.
Les règles du kickboxing
Plusieurs variantes existantes
Si les bases du kickboxing sont les mêmes, les règles varient légèrement en fonction du type de combat et de la discipline pratiquée. Chaque pays organisateur de compétitions rappelle par écrit les règlements à suivre pour les rencontres nationales et internationales qu’il accueille.
En kickboxing américain, il est interdit aux adversaires de se tenir. L’arbitre les remet alors en distance dès qu’ils ont tendance à s’accoler. Pour envoyer des coups, seuls les poings et les pieds sont permis. Quant au kickboxing japonais, il est permis de marquer des points en frappant avec les coudes et les genoux. Les boxeuses peuvent aussi s’attraper un moment afin de lancer leurs coups.
Au sujet des disciplines, les plus fréquentes sont le Low Kick, le Light-Contact, le Kick-Contact, le K1 Rules, le Point Fighting et le Full-Contact. Le Full Contact est également appelé kickboxing sans low-kick, c’est-à-dire sans frappe dans les jambes. Il faut alors frapper l’adversaire uniquement au-dessus de sa ceinture.
À propos des équipements, les gants, les sous-gants et les différentes protections sont utiles à l’entraînement et aux combats sur le ring. La tenue, short ou pantalon satiné léger, dépend des pratiques.
Les règlementations
En kickboxing professionnel, deux adversaires de même catégorie de grade et de poids s’affrontent sur un ring. Le combat prend fin si l’un d’eux est KO, c’est-à-dire resté à terre pendant plus de 10 secondes.
Selon l’organisateur de compétitions, il peut y avoir généralement 3 à 5 rounds de 2 à 3 minutes avec une minute d’arrêt avant chaque reprise. Si les deux boxeuses arrivent jusqu’à la fin du combat, il faut décompter leurs points pour connaître le vainqueur.
Les points sont déterminés à partir des coups réalisés qui atteignent le visage, le buste ou les jambes de l’adversaire. Les coups de pied et de poings autorisés, ainsi que les coups de coude dans la version japonaise. Par contre, les coups de tête et les morsures sont nettement interdits.
Pour les coups de pied, l’intervenant(e) a la possibilité de les envoyer directement avec ou sans saut ou en retournant. Des coups de pied circulaires ou balayages sont également bien appréciés par le jury et le public.
L’histoire du kickboxing
Dans les années 50, les compétitions étaient à la mode dans toutes les variétés d’arts martiaux. Lors des rencontres, les règlementations empêchent les participants de combattre librement en appliquant leur technique. Des combattants ont alors décidé de créer une autre discipline. Celle qui leur permettrait de valoriser leurs coups et leur rapidité, d’où la naissance du kickboxing au début des années 1960.
L’histoire de cet art martial populaire a débuté au Japon et aux États-Unis. Ce sport de combat semblait réunir plusieurs techniques utilisées dans divers arts martiaux anciens notamment dans la boxe anglaise, le Muaythaï et le Kyokushinkai. Il est vite devenu un jeu d’échanges de coups pieds-poings qui intéressaient de plus en plus de public, masculin et féminin.
Les femmes ont déjà pratiqué ce sport depuis 1960. Cependant, leur participation aux divers tournois était toujours compliquée ou même impossible dans certains pays comme la Thaïlande. C’était avec les rencontres organisées par Angels Muay Thai World que les femmes ont pu réellement monter sur le ring.
Plus tard, ce sport de contact a été importé en Espagne, en Australie, en France, en Afrique du Sud et dans divers endroits à travers le monde. Il a été petit à petit reconnu comme un véritable sport mixte. La participation des femmes aux différentes rencontres nationales et internationales était alors devenue courante. Actuellement, les écoles et clubs de kickboxing féminin existent partout.
À propos de la compétition de kickboxing féminin
Il faut éviter de considérer le kickboxing féminin comme une variante de ce sport de combat. C’est le même kickboxing pratiqué par les hommes avec les techniques et les équipements similaires. Les règles sont alors les mêmes en matière de compétition et les femmes peuvent accéder à toutes les disciplines.
Il est donc possible de chercher un titre en Low Kick, Light-Contact, Kick-Contact, K1 Rules, Point Fighting ou même en Full-Contact. En compétition, les kick-boxeuses sont catégorisées en fonction de leur discipline, de leur poids et de leur grade. Les moins de 18 ans et celles qui préfèrent les combats sans coups appuyés s’orientent vers le Light Contact. Beaucoup de femmes optent aussi pour les combats plein contact.
En général, la fédération présente dans le pays organisateur prend en main les préparatifs et le déroulement des rencontres. Dans certains pays, la fédération peut appartenir à une seule discipline ou encore à plusieurs sports pieds-pong.
Le kickboxing féminin en France
Les françaises aiment ce sport de contact. Les clubs de boxe sont nombreux et ouverts à celles qui souhaitent améliorer leur pratique. Des centres octroient des cours d’apprentissage des techniques de combat accessibles à toutes. Les coachs donnent aussi des cours d’entraînement à celles qui aiment ce sport en tant que combat.
En France, il est plus facile de trouver une salle équipée à louer pour l’entraînement. Il s’agit en général d’une location à l’heure avec des options d’occupation individuelle ou collective. Avec un tel acharnement, c’est évident que la scène française a pu forger des professionnelles et des championnes depuis une vingtaine d’années. Beaucoup d’entre elles choisissent le K1 Rules en compétition notamment à cause du Back First interdit sur le ring en France.
Les règles et règlementations suivies par les délégations et appliquées lors des manifestations ont été édictées par la Fédération Française de Full Contact (FFFCDA). Cette fédération a ensuite pris le nom de FFFCKDA ou Fédération de Fighting Full Contact kickboxing. Pour les tournois de sport amateur qui se sont déroulés en France, le CNKB-DA s’occupe de la règle officielle.
Depuis septembre 2018, seuls les règlements sportifs de la Fédération Française de kickboxing muaythaï et Disciplines Associées sont applicables sur le territoire français. Ils sont conformes aux règles techniques établies par la fédération internationale.
Le kickboxing sur la scène européenne
15 ans après son émergence aux États-Unis, le kickboxing américain a eu ses premiers partisans en Allemagne. L’Europe germanophone s’intéressait moins au kickboxing japonais à cette époque. La version japonaise s’est plutôt développée aux Pays-Bas à partir de 1980. Plus tard, à partir de 1993, lorsque le Japon a lancé son K-1 World Grand Prix, plusieurs pays d’Europe ont adopté l’art de combat japonais.
Les championnats d’Europe se sont alors succédé et la participation féminine aux combats a progressivement pris de l’ampleur. Actuellement, le kickboxing américain et le kickboxing japonais deviennent populaires et accessibles à tous en Europe.
L’habituel championnat d’Europe IFMA a lieu tous les ans et les finales de l’édition 2019 se sont déroulées en Biélorussie. Les boxeuses européennes ont également été très motivées par le nouveau championnat triannuel en octobre 2019. La compétition a eu lieu en Roumanie et les femmes ont été présentes dans toutes les disciplines et les catégories de poids.
Le kickboxing sur la scène internationale
Ce sport de combat en vogue n’a pas encore de fédération internationale. Les fédérations mondiales de kickboxing se regroupent pour prendre en main l’avenir de cet art martial sur le plan international. Elles assurent les grandes compétitions et établissent les règles techniques communes à appliquer lors des rencontres internationales.
Parmi les plus anciennes de ces fédérations mondiales, vous trouverez :
- WAKO ou World Association of KickBoxing Organizations créée en 1976 en Allemagne par Georg Bruckner ;
- WKA ou World Kickboxing Association créée en 1976 aux États-Unis par Howard Hanson ;
- ISKA ou International Sport Kickboxing Association créée en 1986 aux États-Unis par Mike Sawyer, Scott Coker, Mike McCoy, et Cory Schafer ;
- IKF ou International Kickboxing Federation créée en 1992 en Amérique du Nord par Steve Fossum.
Quelques figures du kickboxing féminin en France et dans le monde
- Anissa Meksen, 32 ans, kick boxeuse professionnelle de Glory, originaire de Nancy, championne de France et d’Europe et 17 fois championne du monde. Elle est championne en titre des poids coq K1 WAKO et World K1 ;
- Ronda Rousey, 33 ans, catcheuse, judoka, combattante en MMA et kick boxeuse professionnelle de Hard Knocks Fighting Championship, originaire de Californie, 2 fois championne dans la catégorie poids coq UFC et Strikeforce, championne de Raw 2019 ;
- Gina Joy Carano, 38 ans, combattante en MMA, mannequin et kick boxeuse professionnelle spécialiste en Muay Thaï, 7 victoires en MMA, originaire de Texas ;
- Sofia Olofsson, 31 ans, kick boxeuse professionnelle spécialiste en Muay Thaï, plusieurs fois championne du monde IFMA en poids bantam ;
- Gongora Emma, 27 ans, kick boxeuse professionnelle en K1 rules, plusieurs fois championne de France, championne d’Europe ISKA ;
- Dominika CHMIEL, kick boxeuse professionnelle en Low Kick et en Full Contact, originaire de Pologne, championne d’Europe 2019 en 50 kg Low Kick ;
- Kathy Long, la doyenne de 55 ans, actrice et kick boxeuse professionnelle américaine, 5 fois championne du monde dans les années 1980, sacrée combattante de l’année en 1991.