Je découvre aujourd’hui une forme d’expression qui me passionne par sa puissance et son histoire. Le waacking, danse énergique et théâtrale, s’est transformé au fil des décennies en véritable phénomène mondial. Avec ses mouvements de bras caractéristiques et son attitude flamboyante, cette danse raconte bien plus qu’une simple chorégraphie. C’est tout un univers d’expressivité que je vais étudier avec vous, des clubs underground de Los Angeles jusqu’aux prestigieuses compétitions internationales.

Les origines historiques du waacking : de la marginalisation à la reconnaissance

Plongeons dans les années 1970, au cœur des clubs LGBT de Los Angeles. J’y trouve les racines profondes du waacking, né dans les communautés noires et latino-américaines. Face à la discrimination quotidienne, ces danseurs ont créé un langage corporel unique comme moyen d’expression et de libération. Le terme « waacking » lui-même provient de l’onomatopée « whack », évoquant le son d’une gifle – symbole de rejet que ces communautés transforment en art.

L’épidémie de sida des années 1980 a tragiquement décimé la première génération de waackers. Je constate que cette danse aurait pu disparaître sans le travail acharné de Brian Green qui, dans les années 2000, a sollicité Tyrone Proctor, pionnier du genre, pour relancer ce mouvement artistique. Grâce à internet et aux réseaux sociaux, cette expression corporelle autrefois marginalisée rayonne désormais à l’échelle internationale, touchant des danseurs de tous horizons.

Mouvements distinctifs et techniques fondamentales du waacking

Les fondamentaux du waacking

J’observe que le waacking se démarque par ses mouvements rapides et fluides des bras, communément appelés « whacks ». La technique comprend trois éléments essentiels : les whacks eux-mêmes, les « rolls » (rotations fluides des bras) et les poses dramatiques. Je m’émerveille devant cette danse où l’expression faciale joue un rôle crucial, transmettant des émotions allant de la joie intense à la détermination farouche.

Initialement liée à la musique disco, cette forme chorégraphique s’adapte aujourd’hui à divers styles musicaux tout en conservant son essence rythmique. Je remarque que la posture reste un élément fondamental : le corps droit et fier, chaque mouvement de bras reflète une confiance en soi inébranlable. Pour éviter les blessures, un échauffement spécifique des poignets s’avère indispensable avant chaque session d’entraînement.

L’influence du cinéma hollywoodien et de la culture disco

Je suis fasciné par les inspirations multiples du waacking. Cette danse puise abondamment dans le glamour des films hollywoodiens des années d’or du cinéma. Les poses théâtrales s’inspirent directement des stars comme Greta Garbo, Fred Astaire ou Marilyn Monroe. D’ailleurs, je découvre que le waacking était initialement surnommé « La Garbo » en hommage à l’actrice !

L’émission télévisée Soul Train a joué un rôle déterminant dans la popularisation de ce style expressif. En analysant les performances des pionniers, j’identifie également des influences tirées des magazines de mode, des arts martiaux et du posing des mannequins. Ce qui me touche particulièrement, c’est cette réappropriation créative des codes élitistes hollywoodiens par des communautés marginalisées, transformant le waacking en acte de résistance artistique.

Waacking vs Voguing : comprendre les différences

Je constate souvent une confusion entre le waacking et le voguing, ces deux danses « cousines ». Bien que nées toutes deux dans les communautés LGBT+ racisées, elles possèdent des identités distinctes. Le waacking a émergé à Los Angeles, tandis que le voguing s’est développé à New York.

Les sources d’inspiration différencient clairement ces styles chorégraphiques. Le waacking s’abreuve directement aux codes cinématographiques hollywoodiens, alors que le voguing tire son essence des magazines de mode et des défilés. Malgré leurs parcours parallèles, ces danses expressives aux techniques distinctives ont chacune développé leur propre esthétique et communauté. Aujourd’hui, je constate que toutes deux connaissent une reconnaissance croissante dans le monde de la danse contemporaine.

L’entraînement au waacking : développer technique et expressivité

  1. Échauffement spécifique des bras et poignets (15 minutes)
  2. Travail technique sur les whacks et rolls (20 minutes)
  3. Session freestyle sur musique pour développer l’expressivité (15 minutes)
  4. Création de mini-chorégraphies personnelles (10 minutes)

Pour progresser efficacement, je recommande une pratique régulière de 30 minutes à une heure quotidienne. L’alternance entre sessions techniques et freestyle permet de développer à la fois précision et créativité. Je m’entraîne souvent devant un miroir pour corriger ma posture et affiner mes gestes, tout en travaillant l’expressivité faciale si caractéristique de cette danse.

Les techniques avancées incluent des combinaisons complexes de mouvements de bras, l’improvisation fluide et le freestyle. J’insiste sur l’importance de la connexion musicale : comprendre et incarner le rythme reste fondamental pour exceller dans cet art du mouvement. La théâtralité n’est pas une option mais bien l’essence même du waacking authentique.

Principales compétitions et événements waacking internationaux

Depuis les années 2010, je constate l’émergence de compétitions 100% dédiées au waacking, particulièrement en France. L’événement « Waack in Paris » à la Gaîté Lyrique et au Carreau du Temple rassemble régulièrement la communauté internationale des passionnés de cette danse. L' »All World Waacking Battle 2vs2″ au Grand Palais, présenté par Josépha Madoki, constitue un autre rendez-vous incontournable.

Le Festival Waacktober, en partenariat avec le Festival Karavel, célèbre chaque année cette expression artistique unique et ses performances spectaculaires. Les formats de compétition varient, du traditionnel battle au « 7 to Smoke ». Ce qui me réjouit particulièrement, c’est de voir le waacking investir désormais les grandes institutions culturelles comme l’Opéra de Paris et le musée d’Orsay, consacrant sa reconnaissance artistique.

Les figures emblématiques du waacking mondial

  • Josépha « Princess » Madoki : danseuse, chorégraphe et directrice artistique du Lyon Waacking Project
  • Tyrone Proctor : pionnier historique ayant contribué à préserver l’authenticité du style
  • Brian Green : artiste clé dans la renaissance du waacking des années 2000
  • Princess Lockeroo (États-Unis) et Lorena (Mexique) : figures internationales majeures

Je m’inspire également de Mounia Nassangar, organisatrice des événements « Waack in Paris » qui fédèrent la communauté française. Paul de Saint Paul attire mon attention par son approche unique mêlant waacking, cinéma d’Almodóvar et peinture baroque. Ces danseurs extraordinaires ont non seulement préservé l’héritage du waacking mais l’ont aussi fait évoluer, touchant des générations nouvelles à travers le monde.

Le waacking moderne : entre tradition, métissage et expression sociale

Aujourd’hui, je constate un métissage attirant entre le waacking et d’autres styles chorégraphiques, des danses urbaines aux disciplines traditionnelles. Un phénomène particulièrement intéressant est l’appropriation de cette danse par de nombreuses femmes issues du hip-hop, alors qu’elle fut initialement créée par des hommes gays.

Le waacking reste fondamentalement une danse de revendication, d’expression et de libération. Elle permet d’affirmer sa différence et de transformer l’extravagance en force créative. Je suis touché par la façon dont cet art du mouvement expressif crée des espaces inclusifs où la danse devient simultanément pratique militante, thérapeutique et festive. En conservant ses racines tout en embrassant l’évolution, le waacking continue de séduire par sa puissance émotionnelle et sa capacité à transcender les frontières sociales et culturelles.

Solal